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Cher collègue, cher Heiko,

Excellences,

Mesdames, Messieurs,


La crise du coronavirus est encore loin d’être terminée. Nous en faisons actuellement l’expérience partout en Europe. Cette situation montre clairement à quel point un État capable d’agir est indispensable. Un tel État peut créer les conditions nécessaires pour protéger la santé de la population. Il peut protéger les entreprises et les emplois, par exemple grâce à des réglementations sur le chômage partiel.

Cependant, sa vision doit toujours dépasser les questions du moment et inclure également la période post-Covid. Les générations futures doivent elles aussi pouvoir bien vivre, dans une Europe, dans des pays économiquement forts et justes. Je suis donc très heureuse que le gouvernement fédéral profite de cette situation de pandémie pour accélérer, par des mesures de relance, le mouvement vers un avenir climatiquement neutre.

Et cela n’est pas seulement vrai de l’Allemagne, mais aussi de l’ensemble de l’UE, qui est en train d’élaborer une nouvelle stratégie pour l’avenir avec le « pacte vert pour l’Europe ». La mise en œuvre du pacte vert pour l’Europe, les progrès sur la voie d’une Europe climatiquement neutre : ces thèmes sont également au cœur de la présidence allemande du Conseil de l’UE.

Une étape importante à cet égard a déjà été franchie fin juillet avec l’approbation du plan de relance, qui allie reprise économique et investissement dans la protection de l’environnement et du climat. À l’avenir, 30 % des dépenses de l’UE devront être consacrées à la protection du climat. Dans le cas du plus grand programme de l’UE, la nouvelle « facilité pour la reprise et la résilience », ce chiffre devra atteindre 37 %. C’est là un grand succès qui nous aidera à sortir plus forts de la crise. Cela montre également que l’Europe est solidaire et capable d’agir même en temps de crise.

Il s’agit à présent de mettre le cap sur la neutralité climatique également dans le domaine politique.

Lors du Conseil « Environnement » de la semaine dernière, nous avons discuté de la loi européenne sur le climat, qui doit rendre nos objectifs climatiques à l’horizon 2030 et 2050 contraignants dans toute l’UE. Je me réjouis que nous soyons largement parvenus à un consensus lors de cette réunion. Seul le niveau de l’objectif pour 2030 est resté ouvert. Parvenir à un accord sur le relèvement de l’objectif climatique pour 2030 demeure mon objectif central pour les semaines restantes de la présidence allemande du Conseil de l’UE. Je suis convaincue que nous y parviendrons. L’heure est à l’intensification de la lutte contre le changement climatique.

Les chefs d’État et de gouvernement se sont réservé la décision concernant le niveau de l’objectif à l’horizon 2030 : lors de leur dernière réunion à la mi-octobre, ils ont décidé que cette question ne serait pas tranchée par les ministres de l’Environnement, mais qu’ils s’en chargeraient eux-mêmes.

Le Conseil européen prévoit donc de finaliser les discussions concernant l’objectif climatique de l’UE pour 2030 lors de sa réunion du 11 décembre. Il est clair que la proposition de la Commission de réduire les émissions d’au moins 55 % d’ici 2030 par rapport à 1990 constitue le point de départ du débat. Le Conseil européen y a fait explicitement référence. Le Conseil « Environnement » adoptera ensuite le 17 décembre le projet de loi européenne sur le climat incluant l’objectif climatique qui aura été arrêté par le Conseil européen. La prochaine étape sera un trialogue dans le cadre duquel, sous la médiation de la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil négocieront la version finale de la loi européenne sur le climat, laquelle sera ensuite formellement adoptée par ces deux institutions.

Les chefs d’État et de gouvernement ont eux aussi confirmé qu’un consensus sur le relèvement de l’objectif climatique devrait avoir été trouvé d’ici la fin de l’année. Nous sommes donc en bonne voie pour atteindre les objectifs prioritaires de notre présidence.

Vous le savez tous : un relèvement de l’objectif climatique de l’UE, de nos CDN, est également indispensable si nous voulons respecter nos engagements au titre de l’Accord de Paris. Il est encourageant de constater que de plus en plus de pays s’engagent en faveur de la neutralité climatique et prennent des mesures concrètes en ce sens. L’annonce par la Chine qu’elle atteindra la neutralité carbone d’ici 2060 est un énorme pas en avant. Le Japon entend devenir neutre en carbone d’ici 2050. Les autres grandes économies ne pourront plus longtemps échapper à cette dynamique de protection du climat.

Le succès de la COP 26 dépend en grande partie du nombre de pays qui auront présenté en amont des objectifs climatiques – les CDN – rehaussés. Les plans de relance qui ont été mis en route offrent la possibilité de progresser sur cette voie.

Aujourd’hui, vous discuterez de la manière dont nous pouvons mener la COP 26 au succès et préparer l’Europe pour l’avenir. Saisissez l’occasion d’apporter une contribution en ce sens !

Je vous souhaite des discussions passionnantes.