Contenu principal

Le 13 octobre, les ministres du Travail et des Affaires sociales de l’UE se sont réunis lors d’une visioconférence présidée par Hubertus Heil, le ministre fédéral du Travail et des Affaires sociales, et Franziska Giffey, la ministre fédérale de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse.

En ouvrant le débat des ministres du Travail, le ministre fédéral Hubertus Heil a souligné que le moment était à présent venu de s’engager en faveur d’une Europe des opportunités et de la protection sociale, en particulier en cette période actuelle de crise :

La force économique et la sécurité sociale sont les deux faces de la même médaille. Notre présidence du Conseil a montré que même les périodes turbulentes pouvaient être des périodes productives. Nous avons encore fait avancer l’Europe sociale. Avec mes homologues européens, nous nous sommes mis d’accord aujourd’hui sur une feuille de route afin de mieux protéger les travailleuses et travailleurs saisonniers dans l’UE. Et nous avons constaté ensemble que nous avons besoin d’un cadre pour une protection sociale minimale, cadre que nous voulons établir. Je suis tout particulièrement heureux que nous ayons pu nous mettre d’accord unanimement et sans délais sur le renouvellement de la Garantie pour la jeunesse. Cela est un signal fort pour la jeune génération : au lieu du chômage, il y aura des formations, des stages, un soutien pour commencer sa carrière. Nous ne laisserons personne seul. L’Europe reste un continent d’opportunités.

Au cours de leur débat sur la participation des travailleuses et travailleurs salariés aux décisions, sur l’information et la transparence ainsi que sur le soutien à ces derniers en contexte de crise, les ministres du Travail ont souligné qu’une approche européenne commune était utile, étant donné que tous les États membres se trouvent confrontés à des processus de changement similaires. Dans cette situation très particulière, les ministres considèrent qu’une réaction et un message particulièrement forts et clairs sont nécessaires pour promouvoir la relance économique et, surtout, pour préserver l’emploi. Selon les ministres, la transition numérique et écologique exige que les travailleuses et travailleurs bénéficient de formations permanentes et continues, également avec l’aide de subventions européennes. Investir dans les compétences de ces derniers ne permettrait pas seulement de préserver l’emploi, cela permettrait également de préparer l’économie européenne pour l’avenir. Les ministres considèrent que l’implication des salariés, de leurs organes de représentation et des partenaires sociaux n’est donc pas seulement un devoir face aux changements rapides, mais que cela conduit également à des solutions meilleures et plus appropriées.

Pour Hubertus Heil, c’est certain :

Le chômage partiel, dispositif auquel la plupart des pays ont recouru pour surmonter la crise, devrait être également utilisé pour les formations permanentes et continues lorsque cela est possible. Car la pandémie a encore accéléré les changements structurels.

Après le débat, le commissaire européen Nicolas Schmit a remercié la présidence allemande du Conseil pour son engagement et sa coopération. Il a souligné l’importance du dialogue social ainsi que la volonté d’améliorer la mise en œuvre de dispositions relatives à l’information et la consultation des salariés. Il a par ailleurs exprimé toute sa satisfaction quant à la prolongation de la coopération avec les services publics de l’emploi et a déclaré que, tout spécialement pendant la crise, ces services avaient fait un travail remarquable en mettant en œuvre à la fois des programmes pratiques de formation permanente et continue et des programmes pour l’intégration des jeunes.

À la fin de la discussion, le ministre fédéral Hubertus Heil a remercié le commissaire Nicolas Schmit ainsi que ses homologues de leur bonne et étroite collaboration, qui, pendant la pandémie, a eu lieu sous des formes souvent inhabituelles et pragmatiques, et a déclaré quant aux semaines à venir :

Nous avons déjà accompli beaucoup de choses, mais il nous reste encore beaucoup à faire. Nous allons continuer à travailler énergiquement sur des sujets tels que les droits de l’homme dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et les conditions de travail équitables dans l’économie des plateformes. Mais je suis particulièrement heureux que la Commission européenne présente bientôt une proposition pour un cadre européen pour les salaires minimum. Chacune, chacun doit pouvoir vivre décemment de son salaire, quel que soit son lieu de vie dans l’UE.

Présidé par la ministre fédérale Franziska Giffey, le débat s’est poursuivi, l’après-midi, sur le thème de l’égalité entre les femmes et les hommes sur le marché du travail. La ministre s’est montrée déterminée pour faire avancer la lutte contre la répartition inégale, entre les femmes et les hommes, du travail rémunéré et de la charge de soins non rémunérée, et ce également à l’échelle européenne :

L’égalité entre les femmes et les hommes sur le marché du travail n’est pas un luxe. Elle rend l’Union européenne plus sociale et plus solide sur le plan économique, particulièrement en périodes de crise. La crise du coronavirus a mis en évidence à quel point la répartition du travail entre les hommes et les femmes est inégale. Il est clairement apparu que, pendant la pandémie, ce sont surtout les femmes qui ont fait tourner la boutique. Dans toute l’Europe, plus de 75 pour cent des personnes employées dans les professions d’importance systémique sont des femmes. Il n’y a qu’aux postes de direction qu’elles ne sont que très rarement présentes. La charge de soins non rémunérée est en majeure partie également portée par les femmes - souvent au détriment de leur propre carrière et de leur retraite. Mais les derniers mois ont également révélé un fort potentiel. De nombreux pères se sont nettement plus investis dans leur famille et le travail ménager. Le partenariat est un élément important pour plus d’égalité entre les femmes et les hommes sur le marché du travail.

Au cours du débat, les ministres chargés de l´Égalité ont rendu compte des approches existantes dans leurs pays respectifs pour promouvoir davantage l’égalité des femmes et des hommes sur le marché du travail.

Pour la ministre fédérale Franziska Giffey, il n’y a aucun doute :

Pour que les femmes puissent pleinement développer leur potentiel, de bonnes conditions-cadre sont nécessaires, plus encore en périodes de crise.