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Le haut représentant de l’Union Josep Borrell avait organisé cette réunion face à la situation tendue au Bélarus du fait de la répression violente de manifestants pacifiques après l’élection présidentielle de dimanche dernier, ainsi que face à la situation au Liban après l’explosion qui s’est produite dans le port de Beyrouth. Mis à part ces deux thèmes, les ministres des Affaires étrangères se sont penchés également sur les relations entre l’UE et la Turquie et sur la situation au Venezuela.

Voici le résumé de la réunion extraordinaire du Conseil des affaires étrangères (uniquement en anglais) :

Informations supplémentaires

Bélarus

Lors de l’élection présidentielle de dimanche, les normes minimales des élections démocratiques n’ont manifestement pas été respectées. Les nombreuses informations faisant état d’irrégularités systématiques et de violations du droit de vote semblent plausibles, les observateurs électoraux de l’OSCE n’ayant pas pu surveiller l’élection comme prévu. Des observateurs électoraux bélarussiens ont, eux aussi, été gênés dans leur travail.

Le gouvernement fédéral condamne l’emploi de la force contre des personnes manifestant par des moyens pacifiques dans les rues de Minsk et ailleurs dans le pays, de même que les nombreuses arrestations de journalistes nationaux et internationaux, et les restrictions concernant l’accès à Internet. Le chef de la diplomatie allemande a déclaré à ce propos :

Nous voulons en tant qu’UE nettement accentuer la pression sur le Bélarus. Le résultat du scrutin doit être vérifié et les personnes dont il est prouvé qu’elles ont participé aux violences à l’encontre de manifestants pacifiques doivent être sanctionnées.

Au Conseil des Affaires étrangères, Heiko Maas a plaidé en faveur d’une réponse nette et homogène de l’UE à la situation au Bélarus. Le 11 août, le haut représentant de l’Union avait publié au nom de l’UE une déclaration concernant l’élection présidentielle au Bélarus dans laquelle il a dénoncé une élection « ni libre ni équitable ».

Méditerranée orientale

La réunion a porté également sur les relations entre l’UE et la Turquie. La raison en est la poursuite des activités de la Turquie dans la zone économique exclusive de Chypre, qui vont à l’encontre des intérêts de l’UE, des droits souverains des États membres de l’UE et du droit international. La Turquie avait poursuivi dernièrement ses activités de forage dans cette zone à la recherche de gaz naturel.

Lors de leur dernière réunion, le 13 juillet, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne avaient réaffirmé leur plein soutien au haut représentant de l’Union Josep Borrell. Ce dernier avait insisté sur la grande importance de bonnes relations entre l’UE et la Turquie mais signalé en même temps que les valeurs, les principes et les intérêts de l’UE devaient être pris en compte. De plus, l’UE exhorte la Turquie à jouer un rôle actif dans l’application de l’embargo sur les armes en Libye et à respecter les engagements qu’elle a pris dans le cadre du processus de Berlin.

Le gouvernement fédéral observe la situation avec une vive inquiétude. Il est urgent de réaliser des avancées crédibles vers la désescalade. C’est pourquoi Heiko Maas a discuté aujourd’hui dans le cadre de l’UE de la manière de promouvoir le dialogue entre les parties concernées. Avant cette rencontre, il a déclaré à ce propos :

Nous parlerons également des tensions en Méditerranée orientale entre la Grèce, Chypre et la Turquie. Les provocations doivent cesser. Nous avons besoin d’une solution politique. C’est pourquoi nous nous engageons en faveur d’un dialogue direct entre les parties prenantes.

Liban

Après la terrible explosion qui s’est produite à Beyrouth, le port lui-même et les quartiers environnants sont dévastés, et 300 000 personnes sont à la rue. Depuis, des dizaines de milliers de Libanaises et de Libanais protestent contre les dirigeants du pays. Le gouvernement, bien qu’ayant démissionné collectivement, continue provisoirement de gérer les affaires courantes. Les protestataires exigent qu’une enquête soit faite sur les circonstances exactes de la catastrophe et qu’il soit procédé à des réformes du système politique et religieux proportionnel ainsi que du secteur économique et financier. Le Liban traverse une grave crise économique qui avait déjà déclenché des protestations.

Le gouvernement fédéral estime également pour sa part que la transparence est une condition indispensable pour toute nouvelle aide économique et financière internationale essentielle. C’est ce que a exprimé le ministre fédéral des Affaires étrangères Heiko Maas dans le cadre de sa visite à Beyrouth. Lors de la conférence internationale des donateurs pour le Liban de la semaine dernière, plus de 250 millions d’euros d’aides ont pu être collectés. Dans un premier temps, l’Allemagne a accordé une aide d’urgence de 21,8 millions d’euros.Heiko Maas a déclaré lors de sa visite :

Le degré de dévastation et de destruction est pratiquement inimaginable. Le Liban a besoin de réformes économiques rapides. C’est ce qu’attendent les Libanaises et les Libanais.

Lors de leur visioconférence, le chef de la diplomatie allemande et ses homologues ont dessiné les contours d’une approche politique susceptible de soutenir une transition au Liban.

Venezuela

Les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont discuté également de la situation actuelle au Venezuela, un pays aux prises avec une grave crise politique, économique et humanitaire. Plus de 9,3 millions de Vénézuéliennes et Vénézuéliens souffrent de sous-alimentation et les soins médicaux sont catastrophiques. Dans une grande partie du Venezuela, il n’est plus possible d’assurer les besoins en électricité et en eau ainsi que l’accès au système de santé. L’Union européenne est prête à contribuer, en particulier à travers le groupe de contact international, à un processus qui permette de rétablir la démocratie et l’état de droit grâce à une élection présidentielle libre et équitable.