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Depuis le mois de mars, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ne s’étaient rencontrés que virtuellement. Aujourd’hui, ils se rendent de nouveau à Bruxelles pour siéger ensemble au Conseil des affaires étrangères. Il s’agit également de la première réunion des ministres des Affaires étrangères depuis que l’Allemagne a pris, le 1er juillet, la présidence du Conseil de l’UE. Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas présente donc les priorités de l’Allemagne pour les six prochains mois en matière de politique étrangère. Sa devise : ce n’est que si l’Europe parle d’une même voix que ses mots auront du poids sur la scène internationale.

Parmi les projets de la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne figurent le développement stratégique des relations avec la Chine, un état des lieux de la politique européenne à l’égard de la Russie ainsi que la consolidation des relations avec l’Afrique, notamment par le biais du sommet UE-UA prévu à la fin du mois d’octobre. De manière générale, l’Europe doit être plus à même d’agir et défendre efficacement ses valeurs et ses intérêts. Ce faisant, il en va autant de la politique de sécurité et de défense commune que de la protection des droits de l’homme à l’échelle internationale. Cette protection, Heiko Maas aimerait la renforcer davantage, en partenariat avec ses homologues, grâce à un régime horizontal européen pour sanctionner les violations des droits de l’homme.

Turquie : des signaux de détente sont nécessaires

Les relations de l’UE avec la Turquie seront un sujet prioritaire du Conseil d’aujourd’hui. Il est clair que ces relations sont importantes sur le plan stratégique et, dans le même temps, très complexes. Pour l’Allemagne et l’Union européenne, entretenir de bonnes relations avec la Turquie est essentiel, mais Ankara doit pour cela envoyer des signaux de détente clairs dans l’est du bassin méditerranéen. En ce qui concerne ces discussions nécessaires et urgentes, l’UE ainsi que son haut représentant, Josep Borrell, auront un rôle central à jouer ; l’Allemagne soutiendra de toutes ses forces M. Borrell dans cette entreprise. La Turquie est également un acteur décisif au regard du conflit en Libye. Ce qui compte désormais avant tout, c’est de soutenir collectivement les Nations Unies dans leur rôle de médiation. Car le conflit en Libye menace de s’aggraver de nouveau et de diviser le pays. Pour empêcher que cette situation se produise, il est avant tout nécessaire que le soutien militaire massif accordé aux deux parties en conflit cesse enfin. La Turquie, comme d’autres pays, s’était engagée à Berlin à suspendre ses livraisons d’armes. Elle doit désormais traduire cet engagement en actes.

En amont de la réunion, Heiko Maas avait déjà annoncé que les ministres européens des Affaires étrangères échangeraient également sur les relations avec Hong Kong et la Chine et sur les conséquences de la nouvelle loi relative à la sécurité nationale.