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La présidence allemande du Conseil de l’Union européenne a lieu dans un contexte exceptionnel, a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel ce mardi. La pandémie de Covid-19 pose des défis à tous les niveaux de l’UE ‑ aussi bien à l’échelle des États membres que des régions et des communes. Pour Angela Merkel, il est très inquiétant que le nombre de cas reparte à la hausse dans quasiment toute l’Europe. « Nous ne devons pas mettre maintenant en péril les résultats obtenus au cours des derniers mois grâce aux restrictions mises en œuvre », a-t-elle rappelé dans son discours en session plénière du Comité européen des régions (CdR). Il faut éviter un nouveau confinement.
Angela Merkel a remercié les membres du Comité d’avoir pris leurs responsabilités au sein des communes et des régions dans le contexte de la pandémie. Car eux en particulier avaient connaissance des difficultés sur le terrain, dans les hôpitaux, les EHPAD, les écoles et les jardins d’enfant, les entreprises et l’espace public. « Sans vous, notre marge de manœuvre en tant que chefs d'État et de gouvernement est limitée ‑ aussi limitée que sans les citoyennes et citoyens européens. » La gestion de la crise est un travail herculéen qui réussira d’autant mieux que les Européens agiront de concert.
Des mesures exceptionnelles
Il était donc extrêmement important d’adopter un ensemble complet de mesures afin de limiter les conséquences économiques et sociales de la pandémie, a expliqué Mme Merkel. Tel est l’objectif que poursuivent aussi bien les programmes européens de soutien et de prêts que les décisions du Conseil européen sur le cadre financier pluriannuel (CFP) et l’instrument de relance. Le 21 juillet, à l’issue de quatre jours de consultation, les chefs d’État et de gouvernement des 27 États membres de l’Union s’étaient en effet mis d’accord sur une enveloppe totale de 1 800 milliards d’euros pour le CFP 2021-2027. « Nous sommes convaincus […] que la situation exceptionnelle à laquelle nous sommes confrontés nécessite des mesures tout aussi exceptionnelles », a déclaré la chancelière.
Ce qui compte à présent, c’est de mettre en place ces mesures afin que les fonds puissent être vraiment utilisés dès le début de l’année 2021, a-t-elle mis en avant. Pour ce faire, la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne travaille d’arrache-pied pour parvenir à un accord avec le Parlement européen.
Protection du climat et transformation numérique
Angela Merkel a également évoqué deux autres grandes priorités de la présidence allemande du Conseil : la protection du climat et la transformation numérique. Il faut progresser dans ces deux domaines. Toujours selon la chancelière, il est question ici de précautions pour l’avenir et, à cette aune, l’Europe doit créer de nouvelles perspectives économiques. La compétitivité de l’Europe dépendra de plus en plus de sa capacité à renforcer sa souveraineté numérique et à consolider le marché unique à cet égard. Mais l’homme doit toujours être placé au centre de toutes les discussions sur le développement du marché unique, a souligné Angela Merkel. « Il nous faut toujours penser ensemble l’économie et les affaires sociales. » Pour cela, l’Europe doit suivre avec assurance sa propre voie, a-t-elle ajouté.
En matière de protection du climat, la chancelière fédérale Angela Merkel a la ferme conviction qu’une solution globale sera surtout couronnée de succès si l’Europe joue un rôle de pionnier dans ce domaine. Cette semaine, le Conseil européen se penchera sur les questions climatiques. Le gouvernement fédéral soutient la proposition de la Commission européenne de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’UE d’au moins 55 % par rapport aux niveaux de 1990 d’ici à 2030. La chancelière a ajouté que l’Allemagne s’efforcerait d’obtenir un accord au sein du Conseil sur une loi européenne sur le climat - et ce si possible avant la fin de l’année.
Une Europe forte grâce à des structures décentralisées
La chancelière fédérale a également évoqué les autres défis de la présidence allemande du Conseil de l’UE, à savoir la question migratoire et le Brexit. Il nous faut une Europe forte pour relever tous ces défis, a-t-elle souligné. Selon elle, l’on a besoin d’une Europe constituée d’États membres qui tirent également leur force de structures décentralisées tenant compte des différentes réalités dans les régions, les villes et les communes.
En particulier dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, l’Europe a pu profiter de la concrétisation de la subsidiarité et d’acquis européens tels que la libre circulation et les libertés du marché unique et de l’espace Schengen. Angela Merkel a fait allusion ici à la prise en charge de patients d’autres États membres de l’UE. « Mais nous avons pu constater qu’il n’était pas possible de faire appel de manière illimitée à la coopération européenne. » En particulier au début de la pandémie, l’on s’est bien trop focalisé sur la lutte contre le virus au niveau national.
« Mais cette expérience nous a montré une fois de plus que nous avons besoin les uns des autres. Nous avons besoin d’une coopération européenne étroite afin de relever de grands défis. Nous ne pouvons y arriver qu’avec les citoyennes et citoyens et non en les ignorant », a affirmé la chancelière.