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Vendredi matin, le Conseil européen a abordé les questions de politique économique qui étaient à l’ordre du jour du Conseil européen de mars, lequel avait dû être annulé : le marché unique, la politique industrielle et le numérique.

L’économie a été mise à rude épreuve en raison de la pandémie de Covid-19. L’UE doit donc trouver des réponses communes. « Mieux nous nous coordonnerons – malgré toutes les différences qui peuvent exister –, plus il sera facile pour les citoyens de toute l’Europe de traverser cette phase difficile », a déclaré la chancelière à la fin de ce sommet de deux jours.

Façonner la transformation numérique de manière autonome

Les chefs d’État et de gouvernement ont également discuté des manières de promouvoir le passage au numérique. La transformation numérique de l’État, de l’économie et de la société doit être « façonnée de manière autonome », a souligné la chancelière : « Nous voulons la souveraineté numérique de l’Union européenne. » Cela ne signifie pas que tout doive être produit en Europe, « mais nous devons décider quels domaines nous considérons comme suffisamment importants pour faire partie de cette souveraineté ». Les conclusions du Conseil européen soulignent « la nécessité de mettre en place des services européens en nuage fiables, sûrs et sécurisés pour s’assurer que les données européennes puissent être stockées et traitées en Europe ».

Le Conseil européen a également appelé à la modernisation du cadre réglementaire de la concurrence. « Aujourd’hui, il est important que le plus grand nombre possible d’acteurs économiques mondiaux puissent émerger dans l’Union européenne », a déclaré la chancelière. De tels acteurs sont également nécessaires dans le domaine des technologies d’avenir, a-t-elle précisé.

Accord sur les sanctions contre le Bélarus

Déjà la veille, le Conseil européen avait condamné la violence des autorités bélarussiennes contre des manifestants pacifiques et avait convenu de sanctions contre les acteurs responsables au Bélarus. Il s’agit d’un « signal important », comme l’a déclaré la chancelière lors de sa conférence de presse, car il renforce ceux « qui défendent la liberté d’opinion, la liberté de manifestation et un Bélarus transparent ».

Cette décision faisait suite aux « discussions longues et approfondies » qu’ont menées les dirigeants jeudi sur les relations avec la Turquie. La chancelière a souligné que les pays membres de l’UE partagent les préoccupations légitimes de la Grèce et de Chypre. En même temps, l’on veut « de bonnes relations structurelles avec la Turquie ». L’UE veut discuter avec la Turquie de questions importantes telles que l’accord UE-Turquie, l’union douanière et les contacts entre les personnes.
Déjà la veille, la chancelière avait souligné que, dans cette optique, la Turquie allait devoir poursuivre ses efforts pour réduire les tensions. De premiers pas ont déjà été faits ces dernières semaines. « Il fallait s’attendre à ce que cette discussion ne soit pas facile. Le fait que nous ayons pu la mener à terme est un succès », a résumé la chancelière.

Autres thèmes de la première journée du sommet

Il a aussi été question des hostilités dans la région du Haut-Karabakh. L’UE s’est engagée en faveur d’un cessez-le-feu rapide. Une solution ne peut être trouvée que par la négociation et « certainement pas par des moyens militaires », a précisé la chancelière. Lors du sommet, Angela Merkel a également fait état de l’empoisonnement du militant politique Alexeï Navalny en Russie. Le Conseil européen a condamné à l’unanimité la tentative d’assassinat.
Les relations UE-Chine ont été un autre des thèmes du premier jour de ce sommet dominé par les questions de politique étrangère. Le sujet n’ayant pu être abordé en profondeur, la chancelière fédérale a annoncé la tenue d’un Conseil informel en novembre à Berlin. Des progrès doivent être réalisés dans un certain nombre de domaines, comme l’a montré clairement la visioconférence UE-Chine du 14 septembre avec le président chinois Xi Jinping : en particulier la coopération sur le climat et les négociations sur l’accord d’investissement. L’objectif est de conclure ces dernières avant la fin de l’année si possible.