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« Aucun pays ne peut surmonter la crise seul et isolé », a déclaré Angela Merkel devant le Bundestag allemand. La chancelière fédérale a expliqué les lignes directrices de la politique européenne au cours de sa déclaration gouvernementale qui a eu lieu peu de temps avant la réunion virtuelle du Conseil de l’Union européenne du 19 juin et le début de la présidence allemande du Conseil, le 1er juillet.
« L’Europe a besoin de nous, de la même manière que nous avons besoin de l’Europe »
Au regard des missions qui incomberont bientôt à l’Allemagne durant sa présidence du Conseil de l’Union européenne, Angela Merkel a déclaré : « L’Europe a besoin de nous, de la même manière que nous avons besoin de l’Europe. » L’Europe n’est pas seulement un héritage historique, c’est « un projet qui nous guide vers l’avenir ».
En prenant la présidence du Conseil de l’Union européenne, l’Allemagne endosse des responsabilités particulières à un moment où l’Union fait face « au plus grand défi de toute son histoire ». Les premiers réflexes au début de la pandémie, en Allemagne également, ont été plus nationaux que pleinement européens. Cela n’était pas raisonnable. En effet, « une pandémie mondiale nécessite des actions communes à l’échelle internationale ainsi qu’un soutien mutuel ».
Fonds de relance pour l’Europe : permettre une entente rapide
Dans ce contexte, la chancelière a fait référence au Fonds de relance pour l’Europe de 500 milliards d’euros proposé conjointement par la France et l’Allemagne. Celui-ci doit venir consolider le nouveau cadre financier de l’UE pour les prochaines années et en particulier aider les régions d’Europe les plus touchées à mieux affronter l’avenir grâce à des investissements.
Angela Merkel souhaite faire en sorte que le Conseil de l’Union européenne trouve un accord au plus vite aussi bien sur le cadre financier pluriannuel (CFP) de l’UE que sur le Fonds de relance : les chiffres actuels de l’économie européenne exigent une action rapide et déterminée.
La chancelière a souligné que le plan de relance de l’Europe était restreint au contexte de l’épidémie, ciblé et limité dans le temps. La Commission européenne sera autorisée de manière exceptionnelle à emprunter sur les marchés au nom de l’Union européenne afin de financer des aides liées à la crise. Ce dispositif repose sur des bases juridiques sûres nécessitant l’unanimité au sein du Conseil et respectant les législations budgétaires des parlements nationaux.
Priorités de la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne
Durant la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne, l’on gardera à l’esprit, outre la lutte contre la pandémie de coronavirus, les autres grands défis actuels. À cet égard, Angela Merkel a cité les trois domaines suivants :
- La protection du climat et la transition vers une économie neutre sur le plan climatique : le pacte vert pour l’Europe de la Commission européenne offre « une ligne directrice cruciale et également de grandes opportunités » pour relancer l’économie européenne. L’on s’attellera également à poursuivre, de façon intense, les consultations pour une loi européenne sur la protection du climat, l’objectif étant de faire de la neutralité climatique de l’Europe un objectif contraignant d’ici 2050 et de redéfinir les objectifs pour 2030.
- La numérisation de l’économie et de la société : l’Europe doit être souveraine sur les plans technologique et numérique. La pandémie a clairement mis en évidence dans quels rapports de dépendance se trouvait l’Europe vis-à-vis du numérique. L’Europe doit « être en mesure de décider elle-même là où il est nécessaire de faire valoir l’indépendance européenne et comment la mettre en œuvre ». Elle a cité en exemple la mise en place d’une infrastructure de données européenne sécurisée et digne de confiance.
- Davantage de responsabilité mondiale pour l’Europe : le monde a besoin d’une « voix européenne forte capable de défendre la dignité humaine, la démocratie et la liberté ». L’Afrique sera un axe de politique étrangère prioritaire de la présidence allemande du Conseil de l’UE. Il s’agira de « prendre en compte l’Afrique comme continent de l’avenir et de façonner nos relations par le biais d’une coopération partenariale ». Concernant la Chine, l’Allemagne plaide pour un « dialogue ouvert » afin de continuer de travailler sur des thèmes tels qu’un accord d’investissement ou la protection du climat, ou bien sur des questions relatives à l’État de droit, aux droits de l’homme et à l’avenir de Hong Kong.
Pour obtenir la vidéo de la déclaration complète du gouvernement (en allemand), cliquez ici.