Contenu principal

À l’ouverture de la réunion, les ministres fédéraux Hubertus Heil et Franziska Giffey ont remercié les ministres des États membres de l’UE, la Commission européenne et le Parlement européen pour leur excellente coopération au cours de la présidence allemande du Conseil de l’UE. Les ministres ont ajouté que des progrès avaient été réalisés, ce qui était également le fruit d’un bon travail d’équipe en termes de solutions communes et meilleures pour les citoyens de l’UE. Tous deux étaient satisfaits des résultats atteints. Ils ont assuré aux partenaires du trio, le Portugal et la Slovénie, tout leur soutien pour les mois à venir, également afin de faire avancer d’autres projets conjoints visant à renforcer une Europe sociale qui promeut l’égalité.

Comment mieux protéger les personnes, toujours plus nombreuses, qui gagnent leur vie par l’intermédiaire des plateformes numériques comme Uber ou Lieferando ? C’est sur cette question qu’a porté le débat qui a ouvert la réunion. Le commerce numérique rend l’innovation possible, mais cela ne doit pas se faire aux dépens des droits des travailleurs des plateformes. La pandémie a donné un nouvel élan à l’économie des plateformes et a mis en évidence les conditions de travail souvent précaires de ses travailleurs. À cet égard, la discussion a montré que les États membres de l’UE étaient confrontés à des questions et défis similaires. L’accent a en outre été mis sur la dimension transfrontalière de l’économie numérique.

Pour Hubertus Heil, c’est certain :

Des solutions appliquées uniquement à l’échelle nationale ne suffisent pas, car un grand nombre de plateformes ne s’arrêtent pas aux frontières nationales. C’est pourquoi nous avons également besoin de solutions à l’échelle européenne. La Commission soumettra des propositions à ce sujet l’année prochaine, ce dont je me félicite. La question est de savoir si nous saurons saisir la chance de prendre, en matière de numérisation, une voie européenne souveraine et qui nous est propre. Je pense que nous avons besoin d’une vision européenne de la manière dont nous pouvons transposer concrètement les principes de l’économie sociale de marché aux plateformes numériques et, globalement, à l’économie numérique. Car l’Europe ne doit pas être leader mondial uniquement sur le plan technologique, elle doit l’être également sur le plan social.

Par ailleurs, les ministres du Travail ont discuté sur la proposition de directive de la Commission européenne sur des salaires minimaux adéquats au sein de l’UE.

C’est en ces termes qu’Hubertus Heil résume :

Malgré toutes les différences dans le détail, nous devons faire en sorte, en Europe, que chacune, chacun puisse vivre dignement de son travail. Ce débat a lieu à point nommé : la pandémie de coronavirus nous montre à quel point l’activité des travailleurs de première ligne, qui travaillent beaucoup et gagnent souvent trop peu, est précieuse. Des salaires minimaux adéquats sont un impératif à la fois en termes d’équité et de rationalité économique. Le rattachement à des conventions collectives et le dialogue social sont toujours le meilleur moyen d’obtenir des salaires équitables et de bonnes conditions de travail. C’est pourquoi ces instruments devraient être également renforcés. Mais s’ils sont trop faibles, il faut alors des salaires minimaux en guise de seuil limite.

Présidé par la ministre fédérale Franziska Giffey, le débat s’est poursuivi, l’après, midi, sur le thème de l’égalité entre les femmes et les hommes. Les ministres ont débattu sur la stratégie présentée par la Commission européenne, intitulée « Une Union de l’égalité : Stratégie 2020-2025 de la Commission européenne en faveur de l’égalité hommes-femmes ». À cet égard, la ministre Franziska Giffey a souligné le rôle particulier que jouent, dans ce cadre, une participation égale des femmes et des hommes au marché du travail et une répartition du travail rémunéré et du travail de soins non rémunéré.

La répartition juste du travail rémunéré et du travail de soins non rémunéré entre les femmes et les hommes est une clé de l’égalité et un sujet essentiel, tout particulièrement en cette période de lutte contre la pandémie de coronavirus.

Au cours du débat, une grande majorité d'États membres se sont prononcés en faveur d’une répartition juste du travail rémunéré et du travail de soins non rémunéré. De nombreux États membres ont soutenu en particulier l’approche et les objectifs de la Stratégie 2020-2025 de la Commission européenne en faveur de l’égalité hommes-femmes. Celle-ci vise à garantir que les femmes et les hommes soient réellement libres de suivre la voie qu’ils ont choisie dans la vie.

Les États membres ont fait part d’approches diverses en faveur d’une plus grande égalité sur le marché du travail, allant d’une amélioration des infrastructures de garde aux mesures visant à réduire l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes, en passant par des approches qui favorisent le partenariat dans la charge de soins.

La ministre fédérale Franziska Giffey s’est réjouie de la majorité obtenue, sous la présidence allemande, en faveur des conclusions adoptées par le Conseil, regroupées sous l’intitulé « Combler l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes » :

C’est un succès important que nous enregistrons à la fin de notre présidence. Nous avons adopté à l’unanimité, au sein du Conseil, les conclusions relatives à l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes. Cela montre que sur ce point, l’Europe avance de manière unie.

Les conclusions regroupées sous l’intitulé « Éliminer l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes: valorisation et répartition du travail rémunéré et du travail de soins non rémunéré » montrent clairement, une fois de plus, que nous avons besoin en Europe d’une répartition juste du travail rémunéré et du travail de soins non rémunéré.

Pour la ministre fédérale Franziska Giffey, il n’y a aucun doute :

Nous ne pourrons parvenir à l'égalité que si tout le monde participe : les femmes - et les hommes.

Les droits de l’homme et le travail décent dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, les négociations sur la révision de la directive sur la protection des agents cancérigènes au travail ainsi que la directive sur l’égalité de traitement, la Stratégie de la Commission européenne en faveur des personnes LGBTIQ, la réunion des ministres de l’égalité de l’UE et une déclaration conjointe des États membres sur le soutien aux familles dans la pandémie de coronavirus ont également figuré à l’ordre du jour.

Pour terminer, le Portugal, qui succédera à l’Allemagne à la présidence du Conseil, a présenté son programme pour sa présidence pendant le premier semestre 2021.