Contenu principal

Dans l’Union européenne, quand on s’attaque à de grands travaux, la continuité est un allié indispensable. Peu importe quel pays assume actuellement la présidence tournante du Conseil : les solutions aux grandes questions telles que la primauté du droit, les migrations ou encore la protection du climat demandent un effort politique inlassable. C’est là le seul moyen de réaliser des réformes nécessaires, réformes qu’il n’est guère possible de finaliser dans l’espace de six mois seulement. Aujourd’hui, le ministre fédéral adjoint chargé des Affaires européennes, Michael Roth, retrouve ses homologues Gašper Dovžan et Ana Paula Zacarias par le biais d’une visioconférence où ils évoqueront les principaux dossiers politiques de la présidence allemande du Conseil, qui concerneront également le Portugal (1er semestre 2021) et la Slovénie (2e semestre 2021) lorsqu’ils assumeront à leur tour la présidence tournante.

Promouvoir la primauté du droit

Les partenaires au sein de ce trio souhaitent renforcer le respect de l’État de droit comme une valeur fondamentale de l’UE. Initié par l’Allemagne, le nouveau dialogue consacré à la primauté du droit sera un mécanisme préventif et axé sur l’avenir, favorisant des échanges ouverts et constructifs entre les États membres. De cette manière, le gouvernement fédéral entend promouvoir une prise de conscience et une appréhension communes à l’égard de la notion de primauté du droit. Le 13 octobre dernier avait eu lieu un premier « débat horizontal » au sein de l’UE. Le prochain Conseil des affaires générales, qui se tiendra le 17 novembre, sera l’occasion d’engager le premier dialogue à l’échelle des pays avec la Belgique, la Bulgarie, la Tchéquie, le Danemark et l’Estonie. Le Portugal et la Slovénie ont fait part de leur forte volonté de poursuivre ce dialogue dans le cadre de leur présidence et de faire de ce dossier une priorité de leur programme.

Covid-19, régime d’asile commun, élargissement

La présidence allemande du Conseil de l’UE, tout comme celle de la Croatie auparavant, se déroule dans des conditions particulièrement difficiles en raison de la pandémie de Covid-19. D’une part, il est devenu beaucoup plus compliqué d’organiser le travail à Bruxelles et à Strasbourg à cause des restrictions en matière d’événements en présentiel. D’autre part, le besoin de concertation et la pression pour agir sont énormes concernant le redressement économique dans l’UE, les mesures concrètes pour lutter contre la pandémie et la distribution d’un éventuel vaccin. C’est pourquoi l’Allemagne, le Portugal et la Slovénie placent la maîtrise de la pandémie et de ses conséquences sociales et économiques au centre de leur trio de présidences. Les trois pays ont notamment pour objectif prioritaire de mener à bien les consultations sur le cadre financier pluriannuel et sur l’instrument de relance « Next Generation EU ». Par ailleurs, les partenaires entendent s’engager en faveur de la capacité d’action du Conseil et améliorer la concertation au sein de l’UE.

Concernant la réforme du régime d’asile commun, la Commission européenne vient de présenter une proposition que l’Allemagne, le Portugal et la Slovénie souhaitent adopter durant leur présidence, tout en continuant d’œuvrer pour faire progresser ce dossier. En effet, si l’accord sur le plan politique constitue dans l’immédiat une étape importante, la mise en œuvre concrète de ce paquet restera d’actualité durant la présidence portugaise. Tous ces efforts se fondent sur la solidarité et la responsabilité commune au sein de l’UE, à l’intérieur autant qu’à l’extérieur.

L’élargissement de l’UE est également un dossier central du trio présidentiel. Les trois partenaires préparent en effet l’ouverture des premières conférences d’adhésion de la Macédoine du Nord et de l’Albanie. Ici encore, chaque présidence devra constamment conduire des négociations parfois ardues afin d’avancer notamment sur les sujets qui demandent des compromis.